dissertation
En parlant d’une liberté de choix, on peut dire qu’elle suppose la contingence du choix en question. Nous entendons ici le terme « contingent » comme offrant la possibilité concrète de réaliser un choix ; si ce n’est pas le cas, il ne s’agit pas d’un « choix », et encore moins d’une liberté. Par exemple, si Monsieur Tout-le-Monde dit « Moi j’ai acheté un livre de Sartre en édition de poche, je n’avais pas envie de m’encombrer d’un manuscrit original non-relié et non corrigé. », il ne pose pas un choix contingent. En réalité, il n’a pas la liberté de choix entre ces deux possibilités car il est contraint ici par l’aspect financier qui est évidement lié à l’achat d’un manuscrit ou d’un tapuscrit d’un grand auteur reconnu, philosophe de surcroît, de plus, le document en question n’est sans doute pas à vendre. Remarquons qu’il camouffle cependant ces aspects par un jugement de valeur qui serait que le monsieur ne veut pas « s’encombrer d’un document non relié et non corrigé » car cela ne lui plairait pas. Un (vrai) choix, ce n’est pas cela, un (vrai) choix est tel que nous puissions réaliser chacune des possibilités.
Chez Sartre, la contingence se confond avec la liberté car, pour lui, l’acte d’un individu engage la personne entière de cet individu. Je suis lié à mon acte, ma liberté de le poser n’est que ma liberté d’être