Des vieux mis au placard.

Ils n’ont ni leur place ni leur rôle à jouer au sein de la frénésie des jeunes et des adultes qui ont déjà de leur côté une infinité de problèmes à résoudre. Les couples se séparent, se remarient, changent de travail et de ville et le peu d’enfants qu’ils ont leur requièrent, dans le meilleur des cas, tout leur temps, tous leurs efforts et toute leur attention.

Personne ne sait quoi faire avec les vieux, pourtant le système s’engage à leur prolonger une vie de totale inactivité. Des personnes qui ont travaillé, bougé toute leur vie se voient obliger de s’arrêter à un certain âge en récompense de leurs efforts. Et à partir de ce moment, elles deviennent de véritables légumes, consommateurs compulsifs de médicaments.

Les personnes âgées, d’un certain âge ou du troisième âge, les vieux pour faire simple, reçoivent une attention médicale exhaustive, mais qui ne concerne que leur fonctionnement physique et organique. Il y a des personnes âgées qui consomment six ou sept médicaments par jour, qui sont de véritables bombes qui viendraient à bout de la santé de l’adulte le plus résistant. Quand le médecin leur retire une de ces bombes pour un certain temps, ils prennent la mouche, changent de médecin, au cas où le précédent aurait une dent contre eux et leur voudrait du mal. Aucun médecin ne se soucie de leur santé mentale, de leur attitude face à la vie ou face à la mort. Ce sont les médecins eux-mêmes en général qui ont pris l’habitude de considérer que les personnes âgées, de par leur âge, ont perdu toute leur complexité d’êtres humains et sont devenues de simples récepteurs de médicaments.

De plus, flatter les vieux est dernièrement devenu une mode, leur transmettant l’idée que la société leur doit beaucoup, et que la raison de leur maux ne vient pas d’eux mais des autres, de leurs descendants concrètement, qui ne leur prêtent pas attention, ne leurs tiennent pas compagnie et ne conversent pas avec eux comme ils l’espéreraient. Avec