Doit-on respecter le vivant?
Sujet: Doit-on respecter le vivant?
Tout d'abord, pour mieux comprendre le sens réel de la question, interrogeons nous sur les termes principaux du sujet, qui sont le respect et le vivant:
Le "respect" représente une notion qu'on peut qualifier de vague. Cela désigne d'abord le sentiment de déférence ressenti par le subordonné pour son supérieur, et manifesté par sa soumission à l’autorité. Le contraire du « respect » est, par exemple, l'insubordination. Dans une vision plus large qui nous vient de Kant, le respect désigne le sentiment par lequel une personne reconnaît un autre être humain comme une fin et non comme un moyen. Il s’agit ici d’une reconnaissance de la dignité humaine chez autrui. Cela se rapproche donc de l'anti-discrimination. Il s’oppose au mépris et à l’irrespect. Assez proche de cette conception, « le respect » peut également désigner l’affirmation d’une égalité en droits entre concitoyens (le respect de la présomption d’innocence, par exemple). Ces deux acceptions larges correspondent au sens contemporain qu’on donne de préférence à ce mot - et on retrouve quelque peu, dans ce sens proche, le sens strict puisqu'on parle de "respect de la loi" au sens d'obéissance à la loi. Enfin, dans le sens élargi, le mot désigne une obligation morale (et parfois légale) de protéger un bien extérieur. Il s’oppose à la destruction ou à l’imprudence.
On le constate facilement : il y a différentes définitions, parfois très opposées, qui rendent donc cette importante valeur plutôt flou lorsqu'on l'aborde en profondeur.
Du reste, il convient de tenir compte de la dimension très contestable de cette notion dans chacune de ses acceptions. Au sens strict, le respect se présente comme une valorisation contestable de la servilité. Au sens élargi, entendu comme acte singulier de reconnaissance, il laisse entendre que cet acte constitue un effort inhabituel, voire exceptionnel : on ne respecterait autrui qu’à l’issue d’une sorte de