Emile zola thérèse raquin chapitre 1
Thérèse Raquin
Corridor étroit et sombre. Dalles jaunâtre, usées. Suant, une humidité âcre. Noir de crasse.
Misérablement. Vitres sales. Les vilains jours d'hiver. Les matinées de brouillard. Dalles gluantes.
La nuit salie et ignoble. Boutiques obscures, basses, écrasés. Souffle froids de caveau.
Étalages gris de poussière dorment vaguement dans l'ombre. Reflets verdâtres. Pleines de ténèbres. Trous lugubres. Formes bizarres. Muraille d'une horrible couleur brune.
Muraille noire grossièrement crépie couverte d'une lèpre, toute couturée de cicatrices.
Vieillards se traînant dans le crépuscule morne. Bruit sec et pressé. Une irrégularité irritante.
Personne ne parle, personne ne stationne. L'aspect sinistre. Coupe-gorge.
De grandes ombres s'allongent sur les dalles. Souffles humides. Galerie souterraine.
Lampes funéraires. Fonds de ces trous où la nuit habite. Ligne noirâtre. Trouent l'ombre.
La marchande sommeille. Suaient l'humidité. Lettres noires, Caractères rouges. Clair-obscure.
Jaune et fripé. Lamentablement pendu. Blanchâtre. Aspect lugubre. L'obscurité. Notes sombres. Ternes et fanés. Qui dormaient. Gris sale. La poussière et l'humidité pourrissaient.
Un profil pâle et grave. Ténèbres. Au fond bas et sec. Un nez long, étroit, effilé.
Deux minces traits d'un rose pâle. Le menton, court et nerveux. Une ligne souple et grasse.
On ne voyait pas le corps qui se perdait dans l'ombre. Blancheur mate. Écrasé. Chevelure sombre.
Un œil noir largement ouvert. Les tringles humides. Rouille. Nue et glaciale.
Une vielle dame qui souriait en sommeillant. Gras et placide. Causait a demi-voix.
Petit, chétif, d'allure languissante. Un blonde fade, la barbe rare.
Il ressemblait a un enfant malade et gâté. Une cuisine noire. Allée obscure et étroite.
Tremblait toujours de fièvre. Ouvrait la croisée pour fermer les persiennes.
La grande muraille noire, crépie grossièrement. Une regarde vague. Muette.