Entreprises : réagir aux catastrophes économiques et écologiques
Depuis une trentaine d'années, les entreprises ont été contraintes de réduire leurs coûts pour résister à une concurrence toujours plus forte. Elles n'ont cessé de faire évoluer leur organisation autour de la localisation de chaque composant au meilleur coût. Trois dogmes ont notamment guidé leurs méthodes de production : le juste-à-temps, la mondialisation des fournitures, la standardisation des composants. Plusieurs incidents ont montré les limites de ces principes. Les systèmes de production en flux tendu, avec zéro stock, qui exercent une pression constante sur les fournisseurs pour des composants innovants et moins chers, ont alors été interpellés.
Ce fut d'abord le rappel de 9 millions de Toyota dans le monde, pour un problème de pédale d'accélérateur défectueuse. Ce fut ensuite un volcan islandais dont les épaisses fumées ont paralysé le trafic aérien en Europe pendant plusieurs jours. Ce fut enfin le tsunami japonais qui a provoqué des blocages dans la production et la logistique dans le monde entier. Chacun a pu constater que les interruptions de livraisons de produits manufacturés en provenance des sous-traitants ont paralysé les chaînes de fabrication situées en aval.
Ces catastrophes ont montré qu'aucune société n'est à l'abri des conséquences de tels événements, dans un contexte de mondialisation et d'interdépendance des sociétés. Dans la compétition internationale, les entreprises ont l'obligation, pour rester compétitives, de coopérer et de faire appel à des fournisseurs dispersés aux quatre coins de la planète afin de baisser leurs coûts et d'optimiser leur efficience. Bouleverser la stratégie du juste-à-temps leur coûterait beaucoup trop cher. Cependant, les entreprises ont tiré plusieurs enseignements de ces désorganisations. Le premier