esthetique de genre: art
Dans son Cours d’Esthétique, Hegel se pose la question de savoir quel est la fin que l’artiste se propose en créant des œuvres.
Platon, Aristote et Kant s’accordent donc tous les trois, à une différence près, sur le principe de l’imitation de la nature. Pour le premier l’art une réplique de la nature, mais une réplique « maladroite » puisqu’elle n’est pas en mesure de copier parfaitement le prototype. Dit autrement, l’imitation du vrai, ne peut en aucune manière s'assimiler au vrai. Pour le second, l’art est le lieu de la révélation de la vérité ; elle est une imitation, mais une imitation vraie. Imiter, nous dit-il, est naturel aux hommes. Pour le troisième ─ même s’il pense que l’objet esthétique est un « exemplaire » et non une imitation ─ l’imitation est, selon lui, tout à fait possible dans l’art mais seulement à partir du maintien de la différence ; car il ne peut y avoir de confusion entre le modèle et la copie.
Kant pense que le beau Idéal, nous dit Kant, n’est qu’un produit de l’imagination. Il ne repose pas sur des concepts mais sur la présentation qui a pour faculté l’imagination.
Si, pour Kant, l’imagination donne l’existence à l’invraisemblable, selon Hegel elle est tributaire d’une force plus insaisissable encore que l’esprit d’un peuple consiste à être. Dans la Phénoménologie de l’esprit, Hegel rend compte de cela en analysant la tragédie de Sophocle et d’Antigone. Le conflit qui s’établit entre Antigone et Créon traduit la force en chacun d’eux d’une manifestation de l’esprit d’un peuple. L’esprit d’un peuple paraît alors constitué d’une suggestion insidieuse et efficace. En tant qu’esprit de famille, il dicte à Antigone l’existence de ne pas abandonner son frère aux chiens et aux vautours. En tant qu’esprit de la cité, il recommande à Créon d’ordonner que le frère d’Antigone soit laissé sans sépulture par sa manière de suggérer l’esprit du peuple. Et Hegel croit que cet esprit là « est la force vivifiante