C'était une de ses femmes excluent de la société, se baladant de rue en rue, cherchant un lieu tranquille.
Elle n'avait pas de dot, pas d'espérances, aucun moyen d'être connue, comprise, aimée, épousée par un homme riche et distingué.
L'alarme sonne, Victoria Rosa ouvre les yeux.
À côté d'elle se trouve son sac plastique en bandoulière dont elle ne se sépare jamais.
Elle porte ses uniques vêtements, un magazine déborde son sac, elle les prends puis les rejettent pour que d'autres puissent les lires à leur tour.
Son sac à dos et une couverture restent toujours cachés entre deux stations de métro. C'est là, qu’elle couche depuis le début de la vague de froid.
Chaque soir elle descend dans le tunnel pour rejoindre son nid.
Tout les jours, vers 3h30 un homme qui prend quotidiennement le train, lui apporte des beignets et du chocolat.
Sa vie est bien réglée, pas question pour elle de se laisser aller.
Elle détient plusieurs combines pour rester propre et manger à sa faim chaque jour, fier comme une gamine qui déballe ses jouets le jour de Noël. Elle a même réussi à se faire rembourser intégralement ses lunettes. Un exploit.
Lundi et jeudi: au Secours catholique pour déjeuner, laver ses vêtements et lire les journaux.
Mardi: un repas à Saint-Honoré d'Eylau.
Vendredi: à la paroisse Saint-Ferdinand.
Samedi: à la mairie du XVIIIe, l'arrondissement où elle est domiciliée.
«Je fais ma toilette tous les jours au robinet de la station de métro. Pour les vêtements, c'est plus dur, je ne peux les laver que deux fois par semaine.» confie t-elle.
Tous les soirs, elle suit le "Camion du coeur", surtout pour la soupe et le café.
À chaque fois qu'elle rencontre des gens dont elle appelle normaux, celles si lui demande toujours comment est elle en arriver là, comme si elle le faisait exprès.
Pudique, elle ne lâche que quelques bribes de sa vie.
Sans parvenir à retenir ses larmes lorsqu'elle évoque son passé «j'ai été chef d'entreprise et j'avais même un