Germinie lacerteux
On désigne, sous l'appellation de Lumières, un vaste mouvement philosophique et scientifique qui domina le monde des idées dans l'Europe de la seconde moitié du XVIIIe s., et qui connut une intensité plus particulière en France et, sous le nom d'Enlightment, en Angleterre, et sous celui d'Aufklärung, en Allemagne. Le mouvement des Lumières naquit dans un contexte technique, économique et social particulier : montée de la bourgeoisie, progrès des techniques, progrès de l'organisation de la production et notamment des communications, progrès des sciences souvent appliquées au travail des hommes. Le mouvement des Lumières tire son nom de la volonté des philosophes du XVIIIe s. européen de combattre les ténèbres de l'ignorance par la diffusion du savoir. L'Encyclopédie, dirigée par Diderot et d'Alembert, est le meilleur symbole de cette volonté de rassembler toutes les connaissances disponibles et de les répandre auprès du public éclairé. Confiants en la capacité de l'homme de se déterminer par la raison, les philosophes des Lumières exaltent aussi la référence à la nature et témoignent d'un optimisme historique, fondé sur la croyance dans le progrès de l'humanité. L'affirmation de ces valeurs les conduit à combattre l'intolérance religieuse et à promouvoir une religion déiste.
Certains philosophes interviennent dans des affaires judiciaires (Voltaire défend Calas, un protestant injustement accusé d'avoir tué son fils) et militent pour l'abolition des peines infamantes, de la torture et de l'esclavage. Diffusées dans les salons, les cafés et les loges maçonniques, les idées des Lumières sont consacrées par les œuvres des philosophes, des écrivains et des savants. Les principaux représentants des Lumières sont, en Grande-Bretagne, J. Locke, D. Hume, I. Newton ; en Allemagne, C. Wolff, Lessing, Herder ; en France,