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Pour être un bon soignant, recommande-t-on en formation, il ne faut pas se laisser envahir par la maladie du patient . Il faut se prémunir, se protéger .
La médecine moderne nous apprend effectivement à rester maître de nous-mêmes grâce à une “distance thérapeutique”, ceci tout en prétendant aider les autres, les malades, euh… nos semblables ?
Mais même en ayant appris à bien s'en méfier, des émotions nous atteignent quand même, et on les reçoit et on les ressent dans notre propre corps . Parce que, qu'on le veuille ou non, ces émotions, elles sont au centre du soin. C'est le lien avec le malade, c'est le mouvement de l'âme dans le corps, le sien et le notre . Les émotions, c'est justement ce qui permet au soignant de connaître et de comprendre le malade, d'être en intimité avec lui, bien au delà des mots , de partager son quotidien, sa souffrance .
Souvent les émotions sont considérées comme nuisibles, comme des obstacles, des faiblesses à combattre . Parce qu'elles se traduisent dans notre corps par des substances chimiques et agissent on le sait maintenant, jusque sur notre système immunitaire . Notre corps conserve une mémoire émotionnelle . L'être humain, psychiquement, se constitue en archivant ses émotions . Ainsi, les expériences du passé sont enregistrées, depuis notre conception, et déterminent ensuite nos réactions, nos comportements et expliquent aussi certaines de nos maladies . Pour être vécue, une émotion doit passer par différentes étapes, il y a comme un déroulement naturel du processus émotionnel, que l'on peut parvenir à enrayer ou à interrompre à un moment donné . Ces blocages on le sait, donnent souvent lieu ensuite à des manifestations de symptômes propres à chaque individu . On peut ainsi bloquer ou “rentrer ” sa colère, bloquer son plaisir, étouffer ses pleurs, etc… C'est bien compliqué de vivre ses émotions ! Ainsi certaines situations vécues par d'autres, les malades par exemple, peuvent