La conscience de soi est elle une connaissance de soi ?
A priori, il paraît normal de vouloir s'appuyer sur des certitudes pour agir dans la vie pratique, dans la vie morale et dans la vie intellectuelle. Ce sentiment d'être dans le vrai est même notre principal soutien pour ; prendre une décision, pour admettre une affirmation, une doctrine ; comme vraie.
Cependant, qu'est-ce que la philosophie nous permet de connaître avec certitude ? La philosophie s'intéresse à des questions universelles qui concernent tous les hommes, mais ne semble, en revanche, pas en mesure de pouvoir y apporter aucune réponse certaine.
En quoi résident donc la valeur et l'intérêt de la philosophe ?
L’intérêt principal et la valeur de la philosophe consistent, précisément, dans le fait de ne délivrer aucune certitude. Ce « caractère incertain » conférerait à la philosophie toute sa richesse, toute sa vivacité. Que faut-il entendre par là ?
« La valeur de la philosophie doit en réalité surtout résider dans son caractère incertain même », l’opinion commune considère que seule la certitude a de la valeur. Il suffit de sentir qu'on est dans le vrai, d'avoir une réponse ferme et indiscutable à nos questions, pour nous décider à agir et a admettre ; une affirmation, une doctrine, une théorie scientifique ; comme vraie.
Si on a une attitude non satisfaisante intellectuellement, elle nous expose à l'erreur et à l’intolérance.
Le philosophe ne prétend pas posséder la vérité, il est même souvent le seul à prendre conscience de son ignorance.
Donc, loin de constituer un manque ou un handicap, le caractère incertain de la philosophie lui donne toute sa valeur et sa richesse. Il renvoie chacun de nous à son ignorance fondamentale concernant le principe des choses de l'existence, sur le monde de la nature et sur la société humaine.
Sur quoi se fondent nos certitudes ? Sur notre besoin de points de repères et sur notre sentiment personnel d'être dans le vrai, même si l'on est incapable de