La maison du faune
En franchissant le seuil de l'atrium, on découvre d'un coup d'oeil toute la maison. Cet atrium était peint de couleurs vives et variées, et pavé de jaspe rouge, d'agates orientales et d'albâtre fleuri. Des chambres à coucher, des salles d'audience, des salles à manger enveloppent cet atrium.
Derrière est un jardin qui devait être tout parsemé de fleurs ; au milieu de ces fleurs et de ce jardin jaillissait une fontaine qui retombait dans un bassin de marbre. Tout autour s'étendait un portique soutenu par vingt-quatre colonnes d'ordre ionique, au-delà desquelles on apercevait encore d'autres colonnes et un second jardin, celui-là planté de platanes et de lauriers, à l'ombre desquels s'élevaient deux petits temples consacrés aux dieux lares.
Au-delà la vue s'étendait jusqu'à la cime du Vésuve, dont on voit monter au ciel l'éternelle fumée.
Malgré cette vue, les propriétaires de cette belle demeure ne furent pas prévenus à temps du danger. On retrouva toute chose à sa place : choses communes comme objets précieux, urnes d'or, coupes d'argent, vases de terre ; les uns dans les armoires, les autres sur les tables servies. La maîtresse de la maison seule essaya en fuyant d'emporter quelques bijoux. Peut-être même, pour les aller prendre, perdit-elle un temps précieux. On reconnut son squelette dans la salle de réception, et à quelques pas d'elle, dans le gynécée, on trouva deux bracelets d'or très pesants, deux boucles d'oreilles, sept anneaux d'or enchâssant de belles pierres gravées,