« Le train ne peut pas partir que les portes fermées », « prière de ne pas gêner leur fermeture » sont deux alexandrins de la langue française qui définisse mon objet d’observation : le Métropolitain de Paris. Ce dernier est un réseau de communication essentiel pour la ville de Paris, transportant plus de 4 millions de voyageurs par jour. De plus, il semble difficile de s’intéresser à l’histoire de la ville de Paris sans prendre en compte l’histoire de son métropolitain. Il faut noter que les embarras de Paris sont un genre littéraire ancien et récurant. Dès lors, dans la seconde moitié du XIXe siècle la circulation à Paris est devenue si problématique, que des projets de chemin de fer intérieurs sont proposés à l’administration. Entre 1856 à 1890, pas moins d’une douzaine de projets plus ou moins viables, sont élaborés, dont pas un seul n’aboutit. C’est l’approche de l’Exposition Universelle de 1900 qui précipite les prises de décisions. En effet, le 30 mars 1898 est promulgué une loi déclarant d’utilité publique, « à titre d’intérêt local, l’établissement dans Paris d’un chemin de fer métropolitain à traction électrique, destiné au transport des voyageurs et de leur bagages à main ». C’est alors qu’un an après, un décret approuve la création de la Compagnie du Chemin de Fer Métropolitain de Paris (CMP). Le 19 juillet 1900, la première ligne (ligne 1) est mise en service. L’étude du métropolitain est intéressante de part la richesse et de la complexité des interactions sociales. Le métropolitain met en relation les différents quartiers de Paris et donc la société avec elle-même. Les voyageurs font cohabiter, par leur promiscuité temporaire, des fragments du monde social habituellement séparés. Certes les échanges sont réduits mais ils sont la manière de « jeter un coup d’œil » sur d’autres formes de l’existence sociale que l’on ne côtoie pas d’aussi près à la surface.
Au niveau de la méthode, l’observation du métropolitain ne semble pas présenter de nombreuses