Le proche orient
"Dans les États où il n’y a point de lois fondamentales, la succession à l’empire ne saurait être fixe. La couronne y est élective par le prince, dans sa famille, ou hors de sa famille. En vain serait-il établi que l’aîné succéderait ; le prince en pourrait toujours choisir un autre. Le successeur est déclaré par le prince lui-même, ou par ses ministres, ou par une guerre civile. Ainsi cet État a une raison de dissolution de plus qu’une monarchie.
Chaque prince de la famille royale ayant une égale capacité pour être élu, il arrive que celui qui monte sur le trône fait d’abord étrangler ses frères, comme en Turquie ; ou les fait aveugler, comme en Perse ; ou les rend fous, comme chez le Mogol, chaque vacance de trône est suivie d’une affreuse guerre civile".
Adam Przeworski, par exemple, distingue entre gouvernement arbitraire et gouvernement démocratique, non pas en termes de souveraineté populaire mais en termes d’incertitude institutionnalisée des résultats politiques. Il écrit :
"Le moment crucial, dans tout passage de l’autoritarisme à la démocratie, n’est pas forcément le retour de l’armée dans les casernes, ou l’ouverture du Parlement élu, mais le passage du seuil au-delà duquel personne ne peut plus intervenir pour renverser les résultats du processus démocratique formel".
L’alternative de Przeworski à la démocratie – l’autoritarisme – est, elle aussi, définie explicitement en termes de procédure : l’autoritarisme existe s’il y a " un appareil de pouvoir susceptible de renverser les résultats du processus politique institutionnalisé".
C'est ou à