Le texte théâtral a deux buts : être lu et surtout être vu. D’ailleurs, il existe des textes théâtraux seulement destinés à être lu comme le « Spectacle dans un fauteuil » d’Albert Musset ; d’autres seulement à être vu comme les représentations de Charlie Chaplin.
Le texte théâtral est-il suffisant pour sa représentation ?
Nous aborderons d’abord l’importance du texte lu puis la part de liberté dans la représentation lors de la mise en scène.
Dans un premier temps, le texte théâtral est primordial ; lorsqu’on lit une pièce de théâtre, son texte contient des informations qu’on ne peut pas disposer dans une représentation théâtrale.
La préface, par exemple, n’est pas présente dans une représentation. En outre, elle apporte de nombreuses informations au lecteur ; dans ce texte introductif, l’auteur explique l’intérêt de sa pièce ou donne son avis, son plan, aborde parfois des exemples d’autres œuvres, répond aux critiques, ou encore donne une idée sur le message qu’il veut faire transmettre, ce qui apporte de la richesse à l’œuvre.
Les didascalies externes ont pour rôle de faire une adaptation scénique dans la tête du lecteur ; il donne des indications de mouvements, de gestes, de comportements (par exemple : elle pleure), de tons, d’états d’esprits (elle est énervée), de décors etc.
Par exemple, l’extrait du premier acte de la première scène de « Ruy Blas » de Victor Hugo est constitué entièrement d’un texte narratif et descriptif qu’on peut qualifier en tant que didascalies externes. Ou encore la même œuvre à la fin de l’acte III scène 4, une longue didascalie est visible indiquant les descriptions : « enveloppé d’un grand manteau, coiffé d’un chapeau galonné d’argent » (lignes 34-35) les mouvements des personnages : « il s’est avancé lentement vers Ruy Blas sans être vu » (lignes 35-36) et enfin le coup de théâtre « Ruy Blas reconnaît don Salluste » (lignes 38-39).
Dans le cas où les didascalies sont absentes, il peut y avoir des didascalies internes