Les revisions constitutionnels.
Thème 1 : Les révisions constitutionnelles récentes
La révision constitutionnelle constitue un moment essentiel de la vie politique en démocratie dans la mesure où elle consiste à modifier le texte suprême de l'ordre juridique, celui qui organise les pouvoirs publics et le fonctionnement des institutions. En cas d'élaboration d'une nouvelle constitution, il est fait appel au pouvoir constituant originaire qui va établir les règles fondamentales relatives à la dévolution et à l’exercice du pouvoir politique. Comme la Constitution, norme suprême, doit pour rester démocratique être le fruit du pouvoir souverain et suprême, ce pouvoir constituant est originaire car il vient fonder un nouvel ordre juridique et absolu car il n’existe aucune limitation quant au fond, à la procédure ou aux modalités d’exercice. Il élabore donc la constitution comme il veut puisqu’il n’en existe pas ou plus. En revanche, lors d'une simple révision, le pouvoir constituant est dérivé car il trouve sa source dans la constitution existante (qui prévoit une procédure de révision) et relatif car il évite un changement total et déguisé de constitution. Il permet alors la correction des lacunes et imperfections ou des tournants dans l’orientation politique du régime (ex : 1884, 1962, 2000). Dans cette hypothèse, un encadrement juridique spécifique de l'événement s'avère fréquent, notamment en vue de faire intervenir le peuple souverain ou ses représentants – c'est à dire le pouvoir constituant dérivé – d'une manière particulière, afin de marquer par une certaine solennité l'importance de la décision politique prise. Dès lors qu'une telle procédure spécifique de révision de la constitution existe, la constitution est considérée comme rigide, ce qui permet de garantir sa supériorité dans la mesure où elle bénéficie d’une certaine immutabilité, notamment par rapport aux lois ordinaires. A l'inverse, une constitution souple permet l’utilisation de la