Louise Labé "Oh! si j'étais en ce beau sein ravie"
I.
L’expression du désir amoureux.
Désir exprimé dès le premier mot, l’interjection « Oh ! », suivie de l’expression du souhait : « si j’étais ».
Mention du corps de l’être aimé : « beau sein »(v .1), « lèvres »(v.13)
Importance du toucher, recherche du contact par l’enlacement : image du lierre (v.10), répétition du vb
« accoler » (v.5, 9), fusion ultime du baiser (v.12) mise en valeur par les allitérations en fricatives [s], [f], [z] : « souef plus il me baiserait » (v.12).
Audace de Louise Labé qui renverse l’enlacement du v.5 où l’homme avait l’initiative, selon la tradition amoureuse. Au v.9, c’est elle qui enlace : « de mes bras le tenant accolé ». Même chose avec l’image du lierre, actif, par rapport à l’arbre, passif, « encercelé »(v.10)
Désir qui s’exprime malgré l’interdiction sociale de l’amour hors-mariage, l’ « envie » du v.4. Enjambement des v. 6-7-8 suggèrent la lutte des amants contre ces empêchements symbolisés par des métaphores marines
(« tempête, Euripe, ni courant »).
Désir exacerbé par cette interdiction même : propositions conditionnelles de + en + longues (1ère =1er quatrain, ème 2
= 2ème quatrain, 3ème = 1er tercet = plus court mais prolongé par les propositions temporelles des v.12 et 13).
Rapidité du décasyllabe qui permet d’exprimer l’impatience du désir.
II.
Comment le thème de la mort se mêle à l’amour.
Un désir si fort qu’il donne à la poétesse l’impression qu’elle meurt d’amour : « Pour lequel vais mourant »(v.2).
Personnification de la mort : « envieuse », comme le reste de la société de l’époque (v.11), jalousie mise en valeur par l’allitération en [v] et la diérèse sur « envi/euse ».
Surtout, souhait de mourir dans l’enlacement : rapprochement entre le premier et le dernier vers. Le sein de l’homme aimé devient finalement le lieu d’une mort heureuse : « Bien je mourrais, plus que vivante, heureuse »(v.14), tout le poème n’étant que