Mode d'accueils
Xavier Molénat
La garde des enfants de moins de 3 ans reste pour l’essentiel une prérogative maternelle. Mais des considérations économiques pourraient changer la donne. Car, paradoxalement, cette situation se révèle fort coûteuse pour la collectivité… L’occasion de repenser les fonctionnements de l’État providence ?
Pour garder bébé, ce serait toujours à maman de se dévouer ? À en croire les sondages, cette idée serait sur le point d’être envoyée aux oubliettes de l’histoire. Ainsi, alors qu’en 2000, 47 % des Français estimaient que, s’il fallait qu’un des deux parents s’arrête de travailler pour s’occuper des enfants, c’était la mère qui devait le faire, ils n’étaient plus que 37 % à en être convaincus en 2006. Ils étaient en revanche une majorité (54 %) à penser que les hommes doivent bénéficier d’un aménagement du temps de travail au même titre que les femmes (48 % en 2000). Les pères eux-mêmes ne sont plus que 30 % à ne pas envisager pouvoir interrompre leur activité professionnelle pour garder leur(s) enfant(s). 20 % d’entre eux se déclarent même prêts à l’interrompre durant trois ans ou plus s’il le fallait (1) !
Une révolution serait-elle en marche ? Pas tout à fait. Car si dans la bataille des idées le front avance à grands pas, les pratiques, elles, progressent beaucoup plus lentement. Plus de 96 % des bénéficiaires des allocations pour congé parental versées par l’État sont des femmes. La petite minorité d’hommes qui en bénéficient présente quant à elle un profil tout à fait particulier. Bref, ce sont encore largement les femmes qui assument la flexibilité nécessaire pour s’occuper des enfants. Ce dans un contexte où, malgré des progrès, les structures collectives de garde, bien qu’elles soient plébiscitées par les parents, ne peuvent accueillir qu’environ 10 % des enfants (graphique 1 ci-dessous).
Une politique qui a trop bien réussi ?
Les choses seraient-elles alors condamnées à rester figées ? En fait, si l’idéal