Outreau
Tout commence avec la famille Delay, bien connue des services sociaux d’Outreau, où elle vivait depuis 1990 dans la cité HLM de la Tour du Renard. Le couple qui avait quatre enfants avait toujours eu beaucoup de difficultés à assumer son rôle de parents. De plus, ces parents étaient atteints de lourds problèmes psychologiques. Cette situation les avait amenés périodiquement, depuis 1992, à demander le placement temporaire de l’un ou l’autre de leurs enfants. Des mesures éducatives, visant à maintenir les enfants dans leur famille, avaient alors été mises en place par la juge des enfants.
La Direction de l’enfance et de la famille du Pas-de-Calais suivait, via les services de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) du secteur de Boulogne-sur-Mer et de l’Unité territoriale d’action sanitaire et sociale (UTASS) de la ville d’Outreau, la famille Badaoui-Delay depuis 1992.
Entre 1995 et 2000, de nombreux rapports et notes de nature à attirer l’attention furent transmis à l’autorité judiciaire. C’est dès le 31 mars 1995 que fut établi par l’UTASS d’Outreau un rapport concernant la famille Delay, rapport envoyé à la responsable de l’ASE qui l’amena à saisir l’autorité judiciaire.
Les assistantes maternelles auxquelles avaient été confiés les enfants Delay se sont vite retrouvées confrontées aux révélations que ces derniers leur faisaient sur des majeurs qui auraient été auteurs d’agressions sexuelles et sur des mineurs qui en auraient été victimes.
Il ne revenait pas aux assistantes maternelles de remettre en cause la crédibilité des enfants dont elles avaient la charge. Leur rôle était de leur offrir un milieu familial stable et protecteur, ce qu’elles ont réussi à faire. Cependant, face à des accusations d’une particulière gravité et à des enfants très perturbés, les