Peut on ne pas etre sois meme
Plan :
I « Je suis moi-même »
II « Je est un autre »
III Devenir soi-même
Introduction :
«Etre soi même». A première vue, une expression tout à fait anodine, et qui semble absolument évidente. Mais, en réfléchissant, que signifie «être soi-même», posséder une identité ? Il nous arrive souvent, pour parler d'une situation que l'on n'a pas pu maîtriser totalement, qui nous a échappé, de dire «je n'étais plus tout à fait moi-même.» Mais est-ce vraiment possible de ne «plus être soi-même»? A priori, c'est une question qui paraît totalement absurde, c'est un non sens : Que pourrais-je ou qui pourrais-je être d'autre que moi-même ? Il est donc intéressant de se demander, en premier lieu, ce que c'est que d' «être soi-même». Puis, au contraire, nous pouvons nous interroger sur ce qui peut faire que je ne sois plus moi-même, que «je» soit un autre que moi. Enfin, nous nous demanderons si l'on peut réellement être pleinement soi-même, ou si, au contraire, nous ne serions pas des êtres sans cesse en projet, en construction, inachevés ?
Je suis moi-même :
Il semble assez évident de se dire que «je» ne peut être un autre que «moi-même».
Tout d'abord, dans le fait d'être soi-même, il y a la notion d'identité personnelle, propre à chacun et que l'on ne peut pas nier. Nous avons concience de posséder une identité.
Lacan explique que l'être humain prend conscience de l'unité de son corps grâce au premier stade de la structuration du sujet, entre six et dix-huit mois, c'est à dire «le stade du miroir», lorsque l'enfant s'identifie à sa propre image. A partir de ce moment là, nous nous pensons comme étant un, dans le sens où nous possédons une unité. Etre un, c'est posséder une insubstituabilité spatio-temporelle : nous occupons une place dans l'espace et dans le temps que personne d'autre n'occupe et ne peut occuper à notre place. Etre soi-même, c'est également rester le même à travers le temps.
Locke, parle de