Phèdre, une héroïne tragique
667 mots
3 pages
Dans la pièce Phèdre de Jean Racine, Phèdre est une héroïne tragique. En effet, dans l'extrait étudié, la fatalité qui s'abat sur elle est clairement exprimée. Par exemple, l'utilisation d'adjectifs comprenant des préfixes privatifs, comme « inévitables », « incurable » ou « impuissants », démontre que sa passion est fatale et irréversible. Phèdre lutte contre sa passion, mais son combat est vain. Dans sa tirade, Phèdre utilise le champ lexical du combat. Les termes « Mon superbe ennemi », au vers 30, et « Contre moi-même […] me révolter » au vers 49 montrent qu'elle lutte contre sa passion, mais sa lutte est vouée à l’échec. Sa passion est donc fatale et irréversible. Nous remarquons que sa passion est une fatalité car Phèdre a été maudite par la déesse Vénus, et son destin est déjà tout tracé, comme il est dit au vers 59 : « Cruelle destinée ! », ou la mention de Vénus au vers 35. Phèdre est victime d'une transcendance inéluctable. Phèdre sait que sa passion est un crime, mais elle est partagée entre un sentiment de culpabilité et d’innocence. Le vers 56 démontre qu'elle se pense innocente : « Mes jours moins […] dans l'innocence », tandis que le vers 65 démontre qu'elle se juge coupable : « J'ai conçu pour mon crime une juste terreur ». Finalement, Phèdre se juge coupable, et veut se punir en se donnant la mort : « Je voulais en mourant […] de ma gloire ». Sa passion fatale lui fait donc perdre la raison et l’entraîne vers la mort. Nous pouvons donc dire que la passion exprimée le long du texte est fatale et qu'elle fait de Phèdre, sa victime, une héroïne tragique. Mais nous remarquons aussi que la passion de Phèdre est une passion qui la fait souffrir, qui est irrationnelle et violente. Phèdre en vient à considérer son amour comme une maladie, comme au vers 27 : « Mon mal », et au vers 41 : « D'un incurable amour remèdes impuissants ». L'amour est considéré comme un mal, une maladie qui fait souffrir, une maladie du cœur et de l'esprit. Cette idée