Tgv marocain
TGV au Maroc : A quoi bon?
Le projet de la ligne à grande vitesse Casablanca-Tanger vient d’être officiellement lancé en ce début d’année 2010, deux ans après l’annonce de sa réalisation par la SNCF et Alstom lors de la visite de Nicolas Sarkozy au Maroc en octobre 2007. Le budget alloué au projet est de 20 milliards de DH, et devrait être opérationnel à la fin 2015. Beaucoup d’observateurs avaient estimé, au moment de la visite de Sarkozy au Maroc, que l’annonce du projet de TGV, venait pour consoler les français, après l’achat d’avions de chasse américains F16 au lieu des Rafale français comme cela a été annoncé auparavant. Il faut signaler que les marchés ont été attribués de gré à gré à Alstom et à la SNCF, sans aucun appel d’offres. Pratique digne d’un pays bananier, surtout sur des projets aux enjeux aussi importants, et avec d’aussi gros montants engagés. Mais quel est l’intérêt d’investir 20 milliards de DH sur un projet qui est loin d’être vital pour un pays comme le Maroc? La question tout simplement jamais été posée au marocains, ni à leurs députés censés les représenter. Que pouvait-on faire avec 20 milliards de DH sur la table? C’est équivalent à deux fois le budget alloué à l’INDH entre 2005 et 2009, à deux ports Tanger Med, ou aux deux tiers du budget d’investissement du gouvernement marocain sur une année. Autant dire qu’on met beaucoup d’argent pour un projet dont l’utilité reste à démontrer… Contrairement à ce que l’on peut croire, les lignes à grandes vitesses (à trains pouvant rouler à plus de 200 KM/h) ne sont pas aussi répandues dans le monde. Le Japon a été pionnier dans le domaine avec son fameux Shinkansen à la fin des années 60, et d’autres pays ont emboité le pas. On retrouve parmi cette liste le Japon, l’Allemagne, la France, l’Italie, la Chine, l’Espagne ou la Corée du Sud. Les Etats Unis n’en disposent tout simplement pas pour l’instant.