Un balcon en forêt de julien gracq
En 1958, Julien Gracq publie Un balcon en forêt. Le roman se présente comme un récit de guerre narrant les premiers mois de ce que l’on appellera la "drôle de guerre" pour l’attente et le suspens qui caractérisent la situation des soldats en 1939. Grange a pour mission d’arrêter les blindés allemands si une attaque se produit. Alors qu’il erre sous la pluie dans la forêt des Ardennes, il fait la rencontre étrange d’une jeune femme, Mona, qui deviendra sa maîtresse.
L’extrait qui nous intéresse se présente comme la réactivation du topos littéraire de la rencontre amoureuse. On se demandera en quoi cette rencontre est à la fois insolite et mystérieuse. Pour cela, on étudiera d’abord l’étrangeté de cette rencontre (à travers son cadre et sa progression), avant de se pencher sur le portrait d’une jeune-femme merveilleuse.
Problématiques:
I/Une rencontre étrange
1/Le cadre de la forêt
a) Champ lexical de la forêt et de la pluie: importance accordée au paysage, qui suscite un mystère.
b) Nombreux sens sollicités (vue "il levait les yeux", ouïe: "sous le crépitement maintenant serré de l'averse": allitération en "r" qui semble mimer le bruit de la pluie.)
c) Images poétiques liées à la nature:
=>métaphore du "rideau de pluie": la pluie est comparée a une étoffe transparente ;
=> "la laie s’enfonçait dans la pire solitude" l. 17 : le chemin est personnifié et Gracq attribue a la forêt le sentiment de solitude.
=> "l’averse autour d’eux faisait frire la forêt a perte de vue" (l. 17) : métaphore culinaire qui insiste sur le bruit de la pluie, lui-même rendu sensible par les allitérations en "f" et en "r" dans la phrase.
2/La progression du regard
a)Narrateur externe, focalisation interne: nombreux verbes de perception. On suit le regard de Grange qui lui-même suit cette jeune fille: "il levait les yeux" (l. 1), "il aperçu" (l. 1), "il se mit a observer" (l. 8), etc.
b)Importance accordée aux verbes de