La Boétie rentre directement dans le vif du sujet en abordant la question principale. Tout d’abord, il nie son traité comme étant une énième tentative de réponse à une question débattue à son époque, se demandant si un meilleur régime politique existe que celui de la monarchie. Il se contente habilement d’éluder cette interrogation, qui selon lui, « mériterait bien un traité à part, et qui provoquerait toutes les disputes politiques ». Cependant, il n’invoque pas ce sujet au hasard, il en profite tout de même de répondre à la question du rang de la monarchie dans la « chose publique ». Outre cette question ardue, La Boétie lance les grands thèmes qui régissent son traité, et affirme son point de vue quant au régime monarchique : seront débattus par la suite les thèmes du commun, de l’universel face à la solitude et à l’individuel, du pouvoir exercé par l’un et par l’autre, des rapports construits entre eux et par quels procédés ceux-ci peuvent exister.
Ainsi, l’interrogation de La Boétie se porte davantage sur cette condition humaine qui pousse une foule de citoyens opprimés à adorer, respecter, craindre et surtout obéir à un t