Balzac
LA GRAMMAIRE
D'EUGÉNIE GRANDET
D'HONORÉ de BALZAC
AVARICE, AMOUR, JALOUSIE
1er mai-18 juin 2002
L'ÉPITEXTE (DE L'ARCHI-TEXTE)
Eugénie Grandet est paru à Paris à la fin de 1833 (même s'il est daté de 1834); le début (correspondant plus ou moins au cinquième ou au sixième du roman) avait auparavant paru dans L'Europe littéraire en septembre de la même année. L'édition originale était divisée en six chapitres non numérotés mais titrés : «Physionomies bourgeoises» [p. 19-59, dans l'édition de poche qui servira ici de référence : Édition de Samuel S. de Sacy; Gallimard (Folio classique # 3217); Paris; septembre 2000 [1972] (288 p.)], «Le cousin de Paris» [p. 59-83], «Amours de province», [p. 83-127], «Serments d'amour» [p. 127-182], «Chagrins de famille» [p. 182-224] et «Ainsi va le monde» [p. 224-253]. Dans La comédie humaine, le roman est inclus dans les Études de moeurs, qui sont divisées en «scènes» : il fait partie des Scènes de la vie de province, comme Illusion perdue [1837-1843] et Ursule Mirouët [1841]. Dans la réédition de 1839, est apparue une dédicace : À Maria, vouvoyée : «Que votre nom, vous dont le portrait est le plus bel ornement de cet ouvrage, soit ici comme une branche de buis bénit, prise on ne sait à quel arbre, mais certainement sanctifiée par la religion et renouvelée, toujours verte, par des mains pieuses, pour protéger la maison» [p. 17, en italiques dans la dédicace]. Cette Maria serait «Marie ou Maria du Fresnay, née Daminois», selon le rédacteur de Sacy; femme mariée avec qui Balzac avait une liaison en 1833 et dont il aurait peut-être eu une fille en 1834 [p. 253 et p. 271-272]. La préface de 1833 a été supprimée en 1843 : la province, où «tout passe», y était opposée à Paris, où «tout arrive», comme la campagne à la ville, mais aussi la longueur du copiste à la vivacité du conteur : s'impose «l'histoire vulgaire, le récit pur et simple de ce qui se voit tous les jours en province» [p.