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1842-1924
Le père des néo-classiques
Après la « révolution marginaliste » qui avait pris des allures fort différentes dans les œuvres de Jevons, Walras et Menger, il fallait sans doute le talent pédagogique d’Alfred Marshall pour proposer un schéma d’exposition simple des principes de la science économique. Marshall a voulu remettre de l’ordre dans les idées après le bouillonnement intellectuel de la fin du XIXème siècle et il y a réussi. Les grands théorèmes de « l’école de Cambridge » (où il a enseigné pendant plus de vingt ans) ont été repris (pour être acceptés, ou complétés, ou critiqués) par tous les grands « néo-classiques » du XXème siècle, aussi bien Keynes et ses disciples que les membres de « l’école de Chicago », dont le plus célèbre aura été Milton Friedman.
Les prix équilibrent offres et demandes
L’habileté de Marshall a été de concilier deux approches de la valeur apparemment contradictoires : celle de Ricardo et Marx qui liaient la valeur au coût du travail, celle des marginalistes qui privilégiaient l’utilité des produits. La vérité est toute simple, dit Marshall : les coûts c’est l’affaire des producteurs, c’est la courbe d’offre, l’utilité c’est l’affaire des consommateurs, c’est la courbe de la demande. Quand les deux courbes se croisent, on est à l’équilibre, le marché peut être conclu : c’est le prix. En dessous du prix d’équilibre, il y a des pénuries (pas assez d’offres pour satisfaire les acheteurs), en dessus des excédents (les acheteurs trouvent que c’est trop cher). « Se demander si c’est l’offre ou la demande qui guide l’équilibre revient à se demander quelle est dans une paire de ciseaux celle des deux lames qui coupe ».
L’équilibre de courte période
Cette présentation est pourtant une simplification abusive de la vie économique. Elle suppose qu’en un moment donné les prix s’imposent à tous les participants au marché, alors qu’en réalité il y a autant de réactions que d’individus. Toutes les