Devoir de contrôle
TEXTE-SUPPORT :
1- Jérôme avait vingt-quatre ans, Sylvie en avait vingt-deux. Ils étaient tous les deux psychosociologues. Ce travail, qui n'était pas exactement un métier, ni même une profession, consistait à interviewer des gens, selon diverses techniques, sur des sujets variés. C'était un travail difficile, qui exigeait, pour le moins, une forte concentration nerveuse, mais il ne manquait pas d'intérêt, était 5- relativement bien payé, et leur laissait un temps libre appréciable. Comme presque tous leurs collègues, Jérôme et Sylvie étaient devenus psychosociologues par nécessité, non par choix…. L'histoire, là encore, avait choisi pour eux. Ils auraient aimé, certes, comme tout le monde, se consacrer à quelque chose, sentir en eux un besoin puissant, qu'ils auraient appelé vocation*, une ambition* qui les aurait soulevés, une passion qui les aurait comblés. Hélas, ils 10- ne s'en connaissaient qu'une: celle du mieux-vivre, et elle les épuisait. Étudiants, la perspective* d'une pauvre licence*, d'un poste à Nogent-sur-Seine, à Château-Thierry ou à Etampes, et d'un salaire petit, les épouvanta au point qu'à peine se furent-ils rencontrés - Jérôme avait alors vingt et un ans, Sylvie dix-neuf - ils abandonnèrent, sans presque avoir besoin de se concerter*, des études qu'ils n'avaient jamais vraiment commencées. Le désir de savoir ne les dévorait pas; beaucoup plus 15- humblement, et sans se dissimuler qu'ils avaient sans doute tort, et que, tôt ou tard, viendrait le jour où ils le regretteraient, ils ressentaient le besoin d'une chambre un peu plus grande, d'eau courante, d'une douche, de repas plus variés, ou simplement plus copieux que ceux des restaurants universitaires, d'une voiture peut-être, de disques, de vacances, de vêtements. Depuis plusieurs années déjà, les études de motivation avaient fait leur apparition en 20- France.(…) De nouvelles agences se créaient chaque