Les sens ne sont-ils pas suffisants pour nous fournir toutes nos connaissances ?

La sensibilité permet d’être en contact réel avec le monde, au moyen des cinq sens qui sont la vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher et le goût. Elle est aussi ce qui entretient de la façon la plus immédiate notre rapport au monde. Le réel ainsi se donne, et ce dès la naissance, sans que nous ayons à fournir le moindre effort. Ainsi, nous pensons spontanément que nos sens nous enseignent sur la nature des choses qui nous entourent. Par exemple, nos yeux et notre corps rencontrent une chute de gouttes d’eau tombées du ciel : de là nous en venons à savoir qu’il pleut. L’expérience sensible apparaît de ce fait comme l’origine de la plupart de nos jugements de connaissance. Certes, seule celle-ci pourrait nous montrer ce qui existe réellement, mais d’autres facteurs agissent notamment dans la distinction entre le réel et l’imaginaire et dans la conception des choses perçues.
Les sens ne sont-ils pas suffisants pour nous fournir toutes nos connaissances ? Un jugement de connaissance se peut-il sans entendement ?

I- Les sens sont nécessaires pour nous fournir nos connaissances…

Les sens sont nécessaires pour nous fournir nos connaissances parce que la sensibilité fait l’humanité, sinon nous ne serions que des pierres, inertes et sans vie. Les sens permettent le contact avec le réel et le rapport direct au monde auquel nous sommes confrontés dès la naissance. La sensibilité serait donc une fonction de réceptivité brute et passive, tout autre acte n’étant pas nécessaire. Ainsi, certaines connaissances ne nécessitent à leur base aucune observation ni expérimentation : le contact grâce au regard, au toucher…etc. permet la réception et donc l’immersion par la même occasion. Platon propose dans ce contexte le concept de l’ « innéisme », auquel adhère par la suite Descartes et que l’on pourrait supposer comme paradoxal avec le principe Cartésien, selon lequel toute vérité est