Economie
Côte d’Ivoire: La crise ivoirienne divise les intellectuels
Alassane Ouattara (G) et Laurent Gbagbo (D)
La crise qui secoue la Côte d’Ivoire depuis le 2 décembre dernier suscite un intense débat chez les intellectuels en Afrique, comme en France. Le rôle de la « communauté internationale » et de la France, l’utilisation ou non de la force, sont au cœur des discussions. Avec une inquiétude commune : la peur d’une déflagration dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Quelle que soit leur opinion, rarement crise africaine aura autant et aussi rapidement fait réagir les intellectuels. On avait peu entendu les Africains au lendemain du cataclysme que fut le génocide rwandais de 1994. Au point qu’un groupe d’écrivains, menés par le dramaturge tchadien Nocky Djedanoum avait, dix ans plus tard, dû entamer un salutaire travail de mémoire pour sensibiliser les Africains à ce crime de masse. Cette fois, même si les situations sont, à bien des égards, différentes, les intellectuels se mobilisent. |
Quelques jours après la proclamation par le Conseil constitutionnel ivoirien de la victoire de Laurent Gbagbo, Wole Soyinka a été l’un des premiers à s’exprimer. Le prix Nobel de littérature nigérian a appelé le chef de l’Etat sortant à saisir la seule solution « honorable » à ses yeux, celle qui consisterait à quitter le pouvoir. Un appui symboliquement important pour Alassane Ouattara, président reconnu par la communauté internationale, de la part d’une personnalité engagée depuis des décennies pour le combat démocratique. | Mais alors que s’est renforcée la pression extérieure, doublée d’une menace d’intervention militaire pour obliger Laurent Gbagbo à céder son siège, les critiques se sont multipliées contre l’attitude de la communauté internationale. Dans une lettre ouverte publiée dans l’hebdomadaire Jeune Afrique, l’écrivaine camerounaise Calixth Beyala, a ainsi pris la défense du président sortant. « Je ne crois pas que M. Alassane Ouattara soit