Johanna
Le mode de « sélection » des élites en Europe connaît des ratés. Certains dirigeants sont fort loin des grandes figures politiques du XXème siècle. La corruption n’est pas un mal anodin, anecdotique ou cantonnée dans les pays exotiques. Elle gangrène tout le continent européen et certains appareils d’Etat de pays membres de l’Union européenne sont incapables de la juguler : Bulgarie, Roumanie pour ne citer que les plus évidents. Or pas de démocratie possible sans restauration de la crédibilité des institutions publiques.
Concernant les pays européens sous surveillance (Irlande, Portugal, Grèce), quelle marge de manœuvre reste-t-il à leur gouvernement et à leurs parlementaires soumis au suivi tatillon de la Troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne et FMI) et de l’Eurogroupe des dispositions contenues dans la lettre d’intention (ou Memorandum of Understanding, MOU) qui définit sur près de 100 pages les mesures à prendre ? Chacun de ces trois Etats a signé une telle lettre avec la Commission européenne, lettre qui, contrairement à son intitulé, est contraignante compte tenu de ce qu’elle fait un tout avec le contrat de prêt établi en faveur de ces Etats. Ces lettres identifient les politiques fiscales, financières et structurelles que le gouvernement doit mettre en œuvre. Des tableaux sont attachés qui précisent ces politiques en détaillant les mesures pour chaque année jusqu’à la fin de la période couvertes et les recettes attendues de chaque mesure.
Le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance dans l’Union économique et monétaire (TSCG), dont la ratification conditionne le bénéfice des fonds mobilisés au sein du mécanisme européen de stabilité, conduit à un encadrement serré des politiques budgétaires nationales, sans prévoir de véritable