Mercredi 25 Mars 2015
Arthur rimbaud, poésies, 1871
Questions :
1) Le premier vers fixe les perceptions chromatiques des 5 voyelles de l'alphabet français, A,E,I,O,U, énumérées ici dans le désordre avec inversion entre le U et le O. Le O final de la série lui fait évoquer l'oméga, la lettre ultime de l'alphabet grec. De la première lettre A (alpha), à la dernière O (Oméga)
2) Il justifie la création du poème qui tente de « dire » (emploi littéraire du verbe dire) la « naissance » des voyelles. Pourquoi ont-elles créées ? Le poète est celui qui va révéler ce sens caché (« latentes »). Ainsi, le mot « voyelles » clôt le premier vers et s’annonce comme une apostrophe en contre-rejet développée par le deuxième vers. Il y a une nuance à apporter : « je dirai quelque jour ». La parole poétique est moins une explication ou traduction des réalités que la forme par laquelle naissent des images intuitives et personnelles. Le sens ne préexiste pas au mot : A est, plus qu’une voyelle, un signe à partir duquel on peut rêver, en lui conférant telle ou telle forme. Rimbaud l’imagine noir.
3) En écrivant le sonnet “Voyelles”, Rimbaud s’est peut-être souvenu d’un alphabet en couleur sur lequel il avait appris à lire; mais il a plus vraisemblablement tenté d’établir un système de correspondances entre les sons et les couleurs, donnant libre cours à son imagination hardie et nous invitant à le suivre sur la voie mystérieuse des synesthésies. Le I associe donc lui aussi des notions morales aux perceptions auditives (le rire) ou visuelles (le sang de la maladie ou les lèvres belles.)
4) Ils offrent une musicalité au poème. Il est plus agréable à lire. Les assonances et allitérations semblent faire entendre les rires des lèvres belles et sentir les vibrements divins des mers virides.
5) Les associations semblent justifiées étant donné que rimbaud s’inspire de Baudelaire et respecte l’ordre de l’alphabet grec.