Un texte doit-il chercher a plaire pour que son argumentation soit effiace
En vous appuyant sur le corpus propose, sur les œuvres que vous avez étudiées au cours de l’année, ainsi que sur vos lectures personnelles, vous vous demanderez si un texte doit chercher à plaire pour que son argumentation soit efficace.
L’humanité a gardé une part d’enfance. Elle aime être bercée de belles histoires qui lui permettent de rêver, de s’évader loin de la terne réalité ou d’éprouver le plaisir littéraire. Il n’est pas étonnant que les écrivains aient cherché à exploiter ce dernier goût pour transmettre des idées ou une expérience personnelle qui leur tenaient à cœur, ou même pour enseigner une vérité. Au nom de quelle efficacité les écrivains choisirent la séduction du récit, jusque dans ses limites merveilleuses ou irrationnelles, afin de transmettre un enseignement véritable ou une leçon de vie.
Peut-on se demander si le texte doit chercher à plaire pour que son argumentation soit efficace ?
Le désir de plaire pour mieux s’attacher son lecteur est sans conteste la première ambition de l’écrivain conteur, mais il s’agit sans doute aussi de créer une complicité intellectuelle avec le destinataire. Enfin certains écrivains y ont vu une voie royale pour se créer un univers sur mesure au service de leur engagement.
Dans un premier mouvement, nous allons voire en quoi plaire est le meilleur moyens d’enseigner et d’argumenter pour faire passer un message.
Du point de vue de l’auteur, toutes ces visées se résument à toucher de nouveaux lecteurs : C’est un choix d’efficacité pour Voltaire. Déjà l’épître dédicatoire à la sultane Shéraa dans Zadig est révélatrice. Voltaire nous y apprend son intention de dispenser des vérités philosophiques à un public qui ne lisait pas ses œuvres sérieuses: les femmes, grandes amatrices de récits étranges et larmoyants. De même Candide se présente d’abord comme un roman d’aventures, un roman sentimental. Et si Voltaire tolère parfois le mirage du merveilleux, du fantastique, c’est