La culture nous préserve-t-elle de la barbarie ?
Introduction
On considère généralement la culture comme un rempart efficace contre la violence et la barbarie. Cependant, il suffit d'observer l'histoire pour constater que la culture ne peut pas toujours nous protéger de la barbarie. Développement
Le sens du mot « Culture » peut varier. Nous choisirons le plus courant, qui évoque ce qui est différent de la nature, c'est-à-dire ce qui est de l'ordre de l'acquis et non de l'inné.
Le mot « Barbarie » a une double signification. Il peut être attribué à tout ce qui appartient à une autre civilisation avec une nuance péjorative. Il peut aussi évoquer tout comportement cruel, nous choisirons cette définition. Le livre « Voyage en Terre de Brésil » de Jean de Léry dépeint la barbarie des Indiens d’Amérique, vue par les Européens. Ils décrivent en effet le cannibalisme et la médecine Indienne comme étant barbares. Or, on pourrait imaginer la réaction des Indiens à la vue des coutumes Européennes. Les Indiens ont une culture, mais le fait qu’elle soit différente de la nôtre les rend barbares. On revient là à la définition originelle du mot Barbare du Grec Ancien (βάρϐαρος) qui désignait tous les peuples autres que Latins ou Grecs. Selon la définition de l’homme idéal de Thomas More dans « L’utopie », un homme cultivé devrait « respecter les différentes religions ». On pourrait donc en déduire que l’homme idéal doit respecter les cultures et coutumes des différents peuples. La vraie barbarie serait alors de ne pas respecter les coutumes des Indiens d’Amérique et de les qualifier de barbares.
Dans l’ « Eloge de la folie » d’Erasme, nous pouvons entrevoir avec quelle cruauté les Grammairiens du Moyen-âge traitaient leurs élèves afin de leur « bourrer le crâne ». Malgré leur éducation intellectuelle, et donc leur culture, Selon Erasme, ces enseignants « toujours contents lorsqu’ils meurtrissent les malheureux enfants avec la férule, les verges et le fouet »,