La Princesse de Clèves, roman actuel ?

1678.. Les pages que les 1eres de nos lycées ont tournées cette année ont maintenant 334 ans. La princesse de Clèves, roman pionnier de la littérature française a pourtant bien failli disparaître de la culture étudiante. En effet, l’œuvre de Madame de Clèves aurait pu laisser sa place dans les programmes de grandes écoles (de Lettres notamment) car jugée inutile aux programmes. Seulement, une lecture rapide des premières pages ne laissent qu’une impression : celle d’être perdu, noyé ou transporté… On retrouve la cour de Henri II on ne peut plus réelle, plus vivante, et une pause dans la lecture est parfois agréable pour noter les vérités historiques qu’on y découvre. Non ce roman n’est pas anodin, et cela se ressent de plus en plus au fil de la lecture. Le fonctionnement hiérarchique, les codes moraux, le reflet de personnalités réelles du XVIIe... rien n’est laissé au hasard, et on se surprend à découvrir un portrait de la reine Claude de France dont la véracité pourrait faire acquérir à cette œuvre le stade de roman historique sans que personne ne vienne la dénigrer. Les lettres romantiques, les tournois (dont celui qui fut le théâtre de la mort d’Henri II) viennent le confirmer : ce n’est plus un roman, mais une époque que l’on découvre. Une Madame Bovary du XVII ? Pas exactement, car ici le roman ne tient pas que par la force du style et de la véracité historique. Premièrement, le héros choisi est loin d’être personnage le personnage le moins charismatique imaginable. La Princesse de Clèves est un modèle de valeurs morales et sentimentales, dont la volonté se voit renforcée à la mort de sa mère à qui elle doit sa conduite exemplaire. Confrontée aux dilemmes encore actuels que sont l’amour et la morale, l’héroïne ne fléchit pas, malgré ses doutes. La comparaison à une héroïne tragique est des plus acceptables, surtout face à l’ampleur des conflits sentimentaux auxquels elle est confrontée. Précurseur en la